Le Quidditch :
une réalité sans magie
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Le Quidditch :
une réalité sans magie
La saga Harry Potter est entré dans l’histoire, lorsqu’elle est devenue le 3e plus gros succès du box-office mondial. Les sept livres de la saga puis ensuite les 8 films ont plongé les fans dans l’histoire de 3 jeunes sorciers qui affrontent le mal dans un monde magique. Les ingrédients sont simples, potions, baguettes magiques, dragons, Quidditch sont le cocktail parfait de ce succès. L'un des ingrédients est même devenu ces dernières années un véritable phénomène. Ce qui s’exporte généralement des gros blockbusters ce sont les figurines, les posters ou encore les costumes. La saga Harry Potter n’y a évidemment pas échappé, mais ce qui s’est également retrouver entre les mains des moldus du monde réel c'est le jeu des balais et des « souafles ». Le Quidditch moldu est devenu un sport pratiqué dans le monde entier, mais comment expliquer ce succès ?
Le Quidditch est loin d’être le seul sport inventé pour complimenter des fictions littéraires ou cinématographiques. D’autres sports fictifs ont se sont vus sortir des pages de livres pour trouver une place sur un terrain de jeu du monde réel.
Dès le premier livre de la saga écrite par J.K Rowling en 1997, Harry Potter à l’école des sorciers, on découvre ce sport très particulier. Montés sur des balais magiques, deux équipes de sept doivent marquer des points en mettant des buts avec les « souafles », une sorte de ballon en cuir. Le match se termine lorsqu’une personne attrape le vif d’or, petite balle magique (ci-contre). Attraper le vif d’or vaut cent cinquante points, et chaque but en vaut dix. Décrits dans les livres et vu à travers les films. C’est un sport très rapide, agressif et qui captive l’attention. J.K Rowling est même allée jusqu’à créer une Histoire à ce sport (datant de plusieurs siècles selon elle), cela témoigne de sa complexité et de sa popularité auprès des fans de la franchise..
©Harry Potter et l'école des Sorciers
©Fédération du Quidditch Français
Quidditch Moldu ?
En France ça donne quoi ?
Quel avenir pour le Quidditch ?
Les sports inspirés de la fiction
Si la saga de livre s’est achevée en 2007 et le dernier film en 2011, ce n’est pas pour autant que sa popularité s’est arrêté. Les couleurs de Poudlard sont encore portés à travers le monde par des centaines de fans et dans multiples évènements. L’un des éléments qui a été transporté hors de l’univers magique est le Quidditch. En effet, ce sport existe pour de vrai, et pas seulement aux Etats-Unis. Des milliers de joueurs y participent à travers le monde dont quelques centaines en France. En 2005, deux étudiants américains de l’université de Middlebury au Vermont, Xander Manshel et Alex Benepe fondent les principes du « Quidditch Moldu », une adaptation du sport préféré de Harry Potter. Les universités aux Etats-Unis sont très souvent des terrains d’innovations et de professionnalisation sportive et ce qu’ont créer les deux amis devient en quelques années un sport pratiqué dans plusieurs universités du pays.
Bien évidemment sans la magie, le jeu doit être adapté aux « moldus », les non-magiciens comme vous et moi et elle se fait dans les mesures du possible. Chaque joueur doit tenir son balai entre ses jambes, le vif d’or est en réalité une personne qui fait son entrée à la 18e minute d’un match. Les attrapeurs s’occupent en le poursuivant. Comme pour les magiciens, le match se termine lorsque le vif d’or est attrapé. Mais ce qui fait la particularité du sport, ce sont ses règles sur ses participants. En effet, le Quidditch est un des seuls sports d’équipe mixtes qui reconnaît également la non-binarité du genre. Les règles du jeu stipulent même qu'à tout moment il ne peut avoir plus de quatre personnes du même genre sur le terrain. La FQF a compté 2% d'adhérents non-binaire parmi ses licenciés en 2018. Le Quidditch se démarque alors comme un sport progressiste.
La France a été l’un des premiers pays hors Etats-Unis à adopter le sport. Il existe aujourd’hui autour de cinquante clubs dans l’hexagone avec au moins un club par grande ville. La fédération du Quidditch français (FQF) compte plus de quatre-cents joueurs et elle représente la France auprès des fédérations étrangères et internationales.
Comme ailleurs, le Quidditch s’est développé assez rapidement en France et donc se hiérarchise de manière classique avec une fédération internationale, la International Quidditch Association (IQA) puis un en plusieurs fédérations nationales. La première coupe du Monde a eu lieu en 2012, cinq équipes y participent dont la France qui perds en finale face au Etats-Unis. Chaque année est également organisée la coupe d’Europe entre les 32 meilleures équipes de chaque pays. C’est la France qui possède le meilleur palmarès pour l’instant puisque ses clubs ont connu cinq finales dont 3 remportés.
Avec l’Allemagne, on peut considérer la France comme un des pays européen meneur de jeu du sport. Sa fédération est bien organisée et ses tournois aussi.
Selon une étude réalisée par la sociologue Audrey Tuaillon-Demésy sur le Quidditch depuis 2015, on peut distinguer deux types de joueurs. Premièrement, ceux qui connaissent le sport à travers la saga Harry Potter et qui voient ça comme une prolongation de celle-ci principalement pour la bonne ambiance et la communauté de Harry Potter. Puis il y a ceux qui adhèrent parce que ce qu’ils cherchent c’est exertion physique, c’est un sport différent qui les satisfait d’un point de vu sportif et sociale. Selon la sociologue de l’université de Franche-Comté “il y a toute une partie des joueurs qui viennent parce que justement ils trouvent dans ce sport une complexité d’un sport collectif qu’ils ne trouvent pas forcément dans leurs sport à eux. Il y a vraiment les deux profils, les pas sportifs qui s’y mettent parce qu’ils l’ont vus et qui restent pour la communauté et puis les profils sport notamment comme l’équipe de France qui ont ce profil sportif.”
Pour ce qui est du financement du sport, le manque de moyens peut être parfois compliquer et notamment pour l’organisation des tournois et du championnat. Les équipes en France se trouvants souvent à plusieurs centaines de kilomètres les une des autres, cela implique des coûts de transport parfois élevés. Selon Sascha Ribeyrol, joueur des Titans de Paris, l’équipe Berlinoise des Bluecaps n’avait aucun match de championnat ou de ligue à moins de 100km de la ville. C’est un sport qui existe à travers les subventions d’Etat et des prix de licences payée par les joueurs. Mais contrairement aux sports amateurs plus populaire comme le football, les clubs ne sont pas tous à proximité des autres. À l’inverse des sports comme le rugby ou le football où les championnats sont majoritairement départementaux.
Mais pour Florian Martinez, trésorier à la FQF “Parfois il nous manque un peu de temps mais comme toute association. En terme de budget on a pas trop de difficultés et puis on s’adapte. On arrive à s’en sortir pour les tournois en prêtant les infrastructures [les terrains, etc… ]”.
La croissance impressionnante du Quidditch en France est tout de même de bonne augure pour la suite. En se détachant de son image un peu enfantine tout en se popularisant le sport peut durer même bien longtemps après l'arrêt de la saga cinématographique en 2011.
En l’espace de quelques années, le Quidditch s’est transformé d’un jeu fictif et peu envisageable dans le monde réel à un sport populaire, organisé et compétitif. Ce n'est pas seulement un sport qui se distingue par sa particularité d’être une adaptation mais aussi comme un vecteur de valeurs égalitaires. Les règles du jeu incorporent un soutien pour la communauté LGBT et l’inclusivité des groupes minoritaires. Le Quidditch s’exporte de plus en plus et il y a aujourd’hui plus d’une cinquantaine de fédérations dans le monde. Plusieurs grandes questions sur l’avenir du sport peuvent êtres posés.
Le Quidditch est un sport entièrement amateur et la professionnalisation ne peut pas être loin des pensées des pratiquants et des organisateurs. Pourtant elle n’est pas encore prévue, selon les personnes interrogés pour cette enquête, Florian Martinez, trésorier à la FQF estime qu’il y a d’abord plusieurs étapes à franchir : “Avant d’envisager une quelconque professionnalisation il faut déjà envisager d’avoir des partenariats, du sponsoring, une reconnaissance du Quidditch au niveau de l’Etat”. Peut-être de manière plus réalisable pour le moment serait l'intégration du sport aux Jeux Olympiques, étant donné le statut amateur qu’il connaît actuellement et la volonté constante d’innover les JO. Là encore on retrouve d’autres obstacles à une potentielle intégration. Les problèmes d'infrastructures comme le manque de stades ou d’équipementiers renforcent l’image d’un sport "enfantin". L’autre facteur est la mixité du sport. Selon Audrey Tuaillon-Demésy : “le deuxième frein ce sera certainement le fait que ce soit un sport de contact mixte”. Les instances du sport ne sont pas encore prêt à changer leurs traditions.
Le Baseketball:
Ce sport est issue d’une comédie américaine du même nom sorti en 1998. Baseketball, mets en scène deux étudiants qui se rendent compte qu’ils ne sont pas très fort au basketball et donc décident de créer un nouveau sport qui s'avère être un mélange du basketball et du baseball. Le sport prends une autre dimension quand un businessman investi dans le sport et la ligue nationale du Baseketball est créée. Si les deux protagonistes du films connaissent un succès, on ne peut pas en dire autant pour le film qui a été un désastre au box-office.
Aujourd’hui le sport est encore pratiqué dans certaines écoles et universités, notamment à l’université de Iowa.
Le Jugger:
Le Jugger est un sport vu dans le film post-apocalyptique Le Sang des héros de 1989. Le sport fait sa première apparition en Allemagne au milieu des années 1990. Selons les différents pays où il est joué, les règles peuvent varier. Il est principalement joué en Allemagne et en Australie.
Le but étant de déposer un crâne dans le but adverse. Les rôles sont réparti parmi cinq joueurs par équipe. Un seul joueur est désigné pour marquer des points, quatres autres joueurs doivent protéger leurs but. Ces quatre joueur utilisent des armes en plastiques pour essayer de se toucher. Une fois touché, il faut se mettre à genou et attendre un certain nombre de coups de tambour ou alors s’il est relaché par celui qui l’a attaqué.
Tout comme le quidditch, c’est un sport mixte qui a une petite communauté soudée avec une bonne ambiance de jeu.
Aujourd’hui le Jugger est joué partout dans le monde dans plus de 800 clubs.
Le sabre laser:
Oui, il existe en effet des tournois de combats au sabres lasers. Tiré tout droit de la saga Star Wars, ce sport mélange l’escrime au arts martiaux. Il vous faudra un sabre laser et un casque de protection. Cette activité a également été promu par la fédération française d’escrime pour inciter plus de jeunes à se mettre à l’escrime. En 2019, le sabre laser a même été reconnu comme un sport officiel en France. Le but est de toucher l’adversaire avec son sabre. Cinq points pour la tête et le torse, trois pour les bras et les jambes et 1 point à la main. Le premier qui arrive à 15 points l’emporte. A vos sabres!
Pour certains, le quidditch est un simple jeu enfantin adapté d’une saga de films familiale. C’est un sport qui peine à être pris au sérieux avec ses balais et ses vif d’or personnifiés. Pourtant au sein des clubs et des fédérations, il existe une passion et une ferveur pour ce sport et la bonne ambiance qui va avec. Ses valeurs sur la mixité des sexes attirent également des personnes qui auraient peut-être plus de mal à trouver un milieu sportif aussi inclusif et accueillant.
La mixité dans ce sport est une de ses forces mais elle agit malheureusement comme un frein pour le développement compétitif du sport.
Selon un article allemand réalisé par MUS Magazine, certaines équipes favorisent davantage les hommes pour être lors des compétitions. Les règles du genre stipulent qu’il faut un maximum de 4 personnes du même sexe dans une équipe à tout moment. Habituellement les équipes se divisent en deux avec trois femmes et trois hommes mais aujourd’hui la plupart des équipes utilisent quatre hommes. Certains joueurs envisagent donc de demander un changement des règles avec comme intention un maximum de trois personnes du même sexe.
“il y a toute une partie des joueurs qui viennent parce que justement ils trouvent dans ce sport une complexité d’un sport collectif qu’ils ne trouvent pas forcément dans leurs sport à eux. Il y a vraiment les deux profils, les pas sportifs qui s’y mettent parce qu’ils l’ont vus et qui restent pour la communauté et puis les profils sport notamment comme l’équipe de France qui ont ce profil sportif.” Audrey Tuaillon-Demésy, sociologue